Poésie de Maurice Carême
La lune se couchait, pâle,
Sur son édredon d’étoiles.
Le jour riait dans sa barbe
D’herbe longue et de rhubarbe.
Son balai d’or à la main,
Le soleil lavait le monde
A grande eau dans le matin.
La terre rêvait dans l’ombre.
Pas une personne encore
Ne se montrait au-dehors.
Des volets s’ouvraient sans bruit.
Et, seule, une tourterelle
Encore engourdie de nuit
Faisait roucouler le ciel.